Les labels portent plainte contre le droit belge à la rémunération devant la Cour européenne

Qui n'aime pas commencer sa journée de vendredi en examinant les tenants et les aboutissants de la mise en œuvre par la Belgique de la législation européenne sur le droit d'auteur, n'est-ce pas ? Nous sommes là pour servir, comme toujours.

C’est une histoire compliquée mais importante, très sérieusement. Il s'agit de la directive européenne sur le droit d'auteur de 2019, qui a été largement saluée par l'industrie musicale. Cependant, chacun des États membres de l'UE a ensuite dû mettre en œuvre la législation, y compris ses propres modifications.

La Belgique en a fait un gros. Il a introduit un « droit à rémunération inexorable » qui doit être payé par les services de streaming et distribué aux artistes par les sociétés de gestion collective.

L’organisme parapluie des artistes vedettes, IAO, l’avait salué à l’époque, en soulignant les exemples existants d’un tel droit en Espagne, en Hongrie et en Slovaquie. Cependant, cela ne figurait pas dans la directive originale sur le droit d'auteur et les labels s'opposent depuis lors à sa mise en œuvre en Belgique, en déposant un recours constitutionnel contre elle.

Maintenant, il y a des nouvelles. L'affaire a été renvoyée par la Cour constitutionnelle belge devant la Cour de justice européenne. Le collectif de labels indépendants Impala et l'organisme belge BIMA ont tous deux annoncé la nouvelle avec une forte approbation.

(Impala a souligné cet article de 2022 résumant son opposition, qui constitue une bonne introduction aux raisons pour lesquelles les labels sont mécontents du nouveau droit à rémunération.)

« Nous pensons que la justice belge a raison de saisir la Cour de justice européenne. Nous nous félicitons de ce résultat et examinerons le jugement de près », a déclaré Helen Smith d'Impala.

« Les dispositions problématiques de la loi belge reflètent une approche rétrospective, limitant la liberté des artistes de décider avec qui et comment coopérer, ce qui contraste fortement avec d'autres pays restés fidèles à l'esprit de la législation européenne », a ajouté Geert de Blaere, président du syndicat belge des indépendants BIMA.

Oui, d'autres vues sont disponibles. Le CMO PlayRight, par exemple, donnera sûrement son point de vue sous peu. Elle était un fervent partisan du droit à rémunération belge et, en juillet de cette année, son président Christian Martin a déclaré : « nous regrettons le retard actuel causé par une coalition de producteurs de musique et de plateformes en ligne contestant ces droits devant la Cour constitutionnelle ».

Est-ce important en dehors de la Belgique ? Oui, c'est le cas. Il s’agit d’un test important pour ce qui pourrait arriver sur des marchés plus vastes si les gouvernements considéraient les droits de rémunération supplémentaires pour le streaming comme une voie qu’ils souhaitaient emprunter.

La décision de la Cour européenne sera donc très attendue. Cela dit, cela pourrait prendre 2 à 3 ans avant que cette décision ne soit rendue, alors ne retenez pas votre souffle.