Amazon, Apple et Spotify contestent la taxe canadienne sur le streaming

Lorsque le régulateur canadien de la radiodiffusion a annoncé en juin son intention de prélever 5 % sur les revenus locaux des services mondiaux de streaming, les DSP n'étaient pas contents.

Aujourd’hui, les propriétaires de trois des plus grands services de musique – Amazon, Apple et Spotify – ont déposé une plainte contre cette taxe.

La nouvelle a été confirmée par leur organisme commercial DiMA, qui a déclaré que l'affaire serait entendue par la Cour d'appel fédérale du Canada.

« L'approche adoptée est rétrospective et constitue une mauvaise politique publique de la part du gouvernement actuel du Canada, et ne reconnaît pas les contributions actuelles du streaming à la production musicale », a déclaré le président de DiMA, Graham Davies.

« Imposer une taxe de 5 % sur les services de diffusion en continu n'est pas viable, est mauvais pour les consommateurs et ne respecte pas les directives politiques de Patrimoine canadien et de la Loi sur la diffusion en continu en ligne. Cette taxe risque d'augmenter les coûts pour les Canadiens et peut également violer les obligations commerciales, exposant le Canada à des difficultés économiques. répercussions. »

Le régulateur, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), a déclaré que le prélèvement de 5 % générerait 200 millions de dollars canadiens par an. Les fonds serviraient à soutenir le contenu canadien, y compris les informations radiodiffusées et télévisées locales, le contenu francophone et autochtone, ainsi que le travail réalisé par/pour les communautés diverses et sous-représentées.

Les politiciens canadiens ont soutenu cette décision : « C'est de l'argent qui sera réinvesti dans la création canadienne, qu'il s'agisse de musique, de séries télévisées ou de musiques qui reviendront probablement sur leur plateforme », a déclaré la ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, lors de l'annonce.

Cependant, les DSP sont déterminés à avoir leur mot à dire devant les tribunaux – et pas seulement les services de musique. Le Globe and Mail a rapporté que la Motion Picture Association avait également lancé des contestations judiciaires contre la décision au nom de ses membres.

À mesure que ce processus avance, le débat se poursuit sur les conséquences de la taxe au Canada (et, par extension, sur l’impact que pourraient avoir des mesures similaires ailleurs dans le monde).

L’économiste de l’industrie Will Page, critique de longue date de la politique canadienne, est apparu cette semaine sur le podcast Law Bytes, exposant son point de vue selon lequel cette politique est « discriminatoire et pourrait en fin de compte nuire au marché musical canadien », par exemple.